Né sur la mer du Nord, à Dunkerque, c’est à Bizerte, face à la Méditerranée, sur la terrasse de la maison familiale, qu’il étend ses toiles.
La Presse — «Tenté par d’autres soleils», Béchir Boussandel expérimente une technique des plus originales : ses toiles sont trempées dans l’eau, et sur cette surface macérée, il laisse diffuser et couler la peinture. Le résultat n’est pas toujours prévisible, mais l’artiste cadre et contrôle le rendu final. Modulant et moulant ses œuvres, il suivra les coulées de couleurs, creusant les plages sombres, offrant du relief aux espaces lumineux…
Ses paysages aériens où ciel et terre se rencontrent ne nous sont pas toujours immédiats : il nous faut accommoder notre vision, oublier la règle classique du «à la hauteur du regard ». C’est que son regard à lui change de focus : il adopte tour à tour celui de l’oiseau qui plane, de l’insecte au ras du sol, à nous de nous adapter !
Béchir Boussandel, nous dit-on, «interroge les notions de déplacement et de survie citadine à travers ses installations. Il évoque les flux migratoires et les transformations constantes de notre environnement».
L’installation vedette de son exposition est un vaste ensemble de bouteilles de verre soufflé de toutes tailles, racontant l’histoire des barbachas qui se sont installés dans notre paysage, et qu’il côtoie à Bhar Lazreg. Mais à ces barbachas qui racontent la misère, il offre un souffle de poésie en perchant sur ces bouteilles de délicats petits oiseaux.
Plus loin, une seconde installation de toupies de bois de toutes tailles, que l’on croyait oubliées depuis longtemps, raconte son enfance.
Pour Béchir Boussandel, cette exposition est la première exposition personnelle en Tunisie.
Il l’emmènera par la suite à Dubai, à Milan puis à Tokyo où ce jeune et talentueux artiste est sollicité.